Les Cahiers de la Ville Responsable

Le stade dans la ville – Episode 6 – La force du symbole

Le stade olympique de Montréal est un exemple marquant de la dichotomie entre le bénéfice image de la ville au niveau mondial et le déficit d’image au niveau local à cause d’un investissement sans fond et d’un paiement qui encore récemment restait problématique. Le stade est pourtant devenu un des symboles de la ville, notamment grâce à sa tour inclinée, la plus grande du monde. Au niveau local en revanche, il reste un sujet tabou : le stade n’était pas fini lors de la cérémonie d’ouverture et a connu des problèmes de fonctionnement et d’entretien depuis.

Le bénéfice image d’un stade est tel aujourd’hui que le nom du stade se vend. Les nouveaux projets des grands stades sont tous soumis à cette nouvelle option financière appelée le « naming ». Les exemples européens les plus connus sont l’ Emirates stadium d’Arsenal qui a remplacé le mythique Highbury ou l’Allianz Arena de Munich qui a remplacé l’Olympiastadion. Des villes sportivement moins prestigieuses ont déclaré être tentées comme Rennes et Le Mans en France, en attendant peut-être Lyon, Nice et Lille. Mais ce nouveau produit marketing n’a pas le même écho pour des clubs qui n’ont pas une forte histoire et un grand palmarès national et international (Lyon était encore en deuxième division il y a une vingtaine d’années). En France, il s’agit d’un potentiel de développement plutôt que d’une réelle opportunité à court terme.

Le stade dans la ville devient un enjeu symbolique voire stratégique pour le rayonnement du territoire bien au-delà du cercle restreint des utilisateurs, qu’ils soient supporteurs de sport ou spectateurs de concerts. Il est essentiel donc d’élargir la fréquentation du stade dans l’intégralité de ses nouveaux usages afin qu’il soit le plus rentable possible au niveau économique et au niveau de l’image. Pour cela, le stade d’aujourd’hui s’est construit un nouveau paradigme où toute la population est partie prenante.

Stéphane Pinguet

La semaine prochaine, la fin du feuilleton estival : « Avenir et usage »